Déclaration politique contre les armes explosives en zones peuplées: les négociations reprennent
Les délégations de 80 États sont réunies à Genève ce 10 février pour poursuivre les négociations sur un texte commun entamées en novembre. Le but: protéger les civils en zone de conflit armé.
Dans la salle des négociations aux Nations unies à Genève le 10 février | INEW
Ce lundi, aux Nations unies à Genève, les délégations de 80 États, des militaires, des agences des Nations unies et des représentants de la société civile se réunissent pour continuer leur travail sur une déclaration politique contre l'utilisation des armes explosives en zones peuplées.
Ce deuxième cycle de négociations, après une première réunion à Genève en novembre dernier, sera suivi d’autres consultations fin mars. Ce processus diplomatique débuté le 1er octobre lors d'une conférence à Vienne avec 134 États, se conclura lors d'une autre conférence, à Dublin cette fois, au mois de mai: la déclaration sera alors ouverte aux États pour approbation.
Des premiers éléments encourageants
Selon les premiers éléments disponibles, le projet de déclaration reconnait clairement les dommages causés par les armes explosives en zones peuplées et suggèrent un engagement fort contre les armes explosives à large rayon d’impact. Des objectifs précis sont donc sur la table. Par ailleurs, le texte indique que l'engagement sera important en ce qui concerne l'assistance aux victimes et l'aide humanitaire aux populations touchées.
Cependant, rien n'est encore gagné, comme l'explique Alma Al-Osta, responsable du Plaidoyer chez Handicap International :
« HI doit rester très vigilante. La version finale devra inclure un engagement fort et sans équivoque sur les armes explosives à large rayon d’impact. Elle devra également comporter des obligations pertinentes en matière d'assistance aux victimes et définir un processus de contrôle adéquat pour garantir des changements concrets »
Pendant tout le processus de négociation, HI dialogue activement avec les délégations pour garantir 3 points:
- Que la déclaration demande aux États de "cesser" d'utiliser des armes explosives à large rayon d’impact dans les zones peuplées
- Que le texte inclue l’obligation pour les États d'aider les victimes et leurs communautés
- Que les militaires partagent leurs politiques et pratiques pour la protection des civils dans les conflits armés
HI demande le soutien des citoyens
HI demande aux citoyens de 7 pays (Allemagne, Belgique, Canada, France, Luxembourg, Royaume-Uni et Suisse) de mobiliser leurs parlementaires pour s'assurer que les gouvernements s'engagent. Au Grand-Duché, ce sont ansi plus de 3.000 e-mails pré-rédigés par l'ONG qui ont déjà été adressés aux députés et la campagne "6 mois pour gagner" continue.
Les conflits armés se déroulent de plus en plus dans des zones peuplées, principalement les villes. L'impact de l'utilisation d'armes explosives est dévastateur pour les civils : en 2019, Action on Armed Violence (AOAV) a enregistré 29 500 morts et blessés dus à l'utilisation d'armes explosives dans le monde.
Des effets dévastateurs
Les civils sont les principales victimes des armes explosives en zones peuplées : 66 % des victimes en 2019 soit 19 400 personnes tuées ou blessées. Lorsque des armes explosives sont utilisées en zones peuplées, plus de 90 % des personnes tuées et blessées sont des civils.
L'utilisation des armes explosives, en particulier celles à large rayon d’impact, en zones peuplées détruit des infrastructures essentielles comme des maisons, des hôpitaux, des écoles, etc., laisse une contamination massive par des restes explosifs et constitue l'un des principaux facteurs de déplacement forcé des populations.
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