Dès la première rencontre, mon équipe mobile avait fourni un fauteuil roulant à Juma. L’enfant poursuit depuis des séances régulières pour améliorer son autonomie. « Le manque d’accès aux soins dans le camp est l’une des raisons pour lesquelles Juma n’avait jamais reçu d’aide avant l’arrivée de Handicap International », témoigne sa maman qui le porte ici à bout de bras.

J’ai aussi appris à sa maman à lui faire faire faire ses exercices à la maison pour qu’il devienne plus autonome. « Aujourd’hui, se réjouit sa maman, mon fils peut à nouveau bouger ses mains, il va mieux et peut faire certaines choses par lui-même ».

Cette enfant est devenue paraplégique suite à une très forte fièvre, alors qu'elle n'était qu'un bébé. Elle vit dans ce village isolé de la province de Herat avec ses parents, ses deux sœurs et ses trois frères.

En 2019, c’est dans ce pays que l’on a enregistré le plus grand nombre de victimes civiles, avec 10 392 civils blessés ou tués par des engins explosifs improvisés ou lors d’interventions sur le terrain, de frappes aériennes ou d’autres opérations. 42% des morts/blessés sont des femmes ou des enfants. En Afghanistan, il y a un vrai problème d’accès aux services de santé pour les personnes handicapées, en particulier dans les zones rurales. C’est pourquoi, Handicap International a mis en place ces équipes mobiles.

Abdul, 8 ans, est né dans une famille pauvre. Il a été adopté par sa tante. A cause de la guerre, ils ont dû émigrer vers la province de Herat.
Lorsque j'ai commencé à soigner Abdul, sa famille était assez réservée. Mais comme il a commencé à aller de mieux en mieux, sa famille est devenue très impliquée dans ses exercices quotidiens.

C’est au cours d’une campagne de sensibilisation qui avait été menée dans ce village que les «aînés» ont parlé de la situation de Safa à l’équipe mobile de Handicap International. Une kinésithérapeute lui a aussitôt rendu visite pour évaluer sa situation. Depuis, la fillette est suivie régulièrement.

Selon la Fondation Asie, 24,6 % des Afghans souffrent d’un handicap léger, 40,4 % d’un handicap modéré et 13,9 % d’un handicap grave. Parmi les enfants âgés de 2 à 17 ans, 17,3% ont une incapacité légère, modérée ou grave. L'incidence des handicaps graves chez les adultes et les enfants, qui était de 2,7 % en 2005, a fortement augmenté pour atteindre 13,9 %, ce qui place l'Afghanistan dans une urgence sans précédent en matière de soins de santé.

Dans ses toutes premières années, Mahnaz a connu le plaisir de courir avec ses amis mais, à l’âge de 4 ans, elle s’est retrouvée dans l’incapacité de marcher. Mon équipe mobile la suit depuis longtemps, elle a reçu des orthèses et un déambulateur qui lui ont permis de progresser. Quelle joie de la voir arriver à faire quelques pas !

Sa maman se souvient : « Quand l’équipe mobile l’a prise en charge, nous ne pensions pas qu’elle irait mieux car tous les traitements traditionnels avaient échoué. Mais grâce à l’équipe mobile de Handicap International, Mahnaz a commencé à faire des progrès. Aujourd’hui, elle marche de mieux en mieux ! Nous sommes très heureux !»

Mahnaz rêve d’aller à l’école, de pouvoir courir et jouer au football un jour.

Nos équipes mobiles apportent de l’espoir aux femmes vivant dans des zones rurales éloignées des centres de soins. Leur action est d’autant plus essentielle que les femmes sont plus souvent touchées par les formes de handicap grave que les hommes (14,9% contre 12,6%). En 2020, 624 femmes ont bénéficié de soutien psychosocial et 281 femmes ont reçu des services de réadaptation.