Etre handicapée dans un camp de réfugiés
Lalu, 9 ans, est née avec une paralysie cérébrale. Elle et sa famille sont originaires du Myanmar. Ils sont arrivés au Bangladesh en septembre dernier. A cause de son handicap, il est difficile pour Lalu d’être réellement intégrée dans le camp de réfugiés et d’avoir accès aux différents services. HI lui est venue en aide.
© Philippa Poussereau / HI
Déplacements difficiles
« Pour Lalu, comme pour beaucoup de réfugiés concernés par un handicap physique, la première difficulté rencontrée dans un camp est de se déplacer. La densité des abris de fortunes laisse très peu de place aux personnes pour se déplacer. Les chemins sont étroits, cahoteux et boueux », témoigne Paola Valdettaro, chef de mission au Bangladesh pour HI.
En effet, le drainage des chemins, étant quasi inexistant, pousse les réfugiés à creuser des canaux et à construire des ponts avec des sacs de sable, rendant le déplacement de personnes ayant un handicap physique quasi impossible. L’accès aux différents services (points d’eau, centres de santé, écoles, latrines, …) est aussi un défi pour les réfugiés handicapés ; ils doivent parfois se rendre à l’autre bout du camp pour recevoir de la nourriture et peuvent parfois se perdre dans l’immensité des lieux. Pour les personnes ayant une déficience visuelle ou auditive, il est aussi difficile d’avoir accès aux informations. Elles sont donc plus facilement vulnérables aux mauvais traitements et à l'exploitation.
Améliorer les conditions de vie des personnes handicapées
Lalu vit avec ses parents et ses 10 frères et sœurs dans un abri de deux pièces construit de bambous et de bâches. Leur habitation de fortune est isolée du reste du camp rendant l’accès aux différents services difficiles.
En octobre dernier, Lalu a été orientée vers HI. Elle bénéficie depuis de sessions de réhabilitation qui lui permettent de regagner peu à peu davantage de mobilité. L’association lui a fourni un fauteuil, ce qui lui permet de s’assoir et de sortir de temps en temps de son abri. Il lui faudra encore quelques mois de séances avant de pouvoir s’assoir correctement et avoir assez de force dans ses bras pour pouvoir se déplacer seule avec son fauteuil roulant. En attendant, sa famille a dégagé l’entrée de son abri en rebouchant les trous et enlevant les racines d’arbres pour lui permettre de sortir avec son fauteuil. HI veille aussi à ce que Lalu puisse aller à l’école.
Avant sa rencontre avec HI, Lalu était obligée de rester chez elle, n’ayant pas la force physique de se déplacer. Au Myanmar, elle n'avait jamais reçu de soins de kinésithérapie et son état s'était aggravé. Elle ne pouvait donc pas se lever ou s'asseoir sans aide. Elle était totalement dépendante de sa sœur aînée, Halima, 15 ans, qui est la personne qui s’occupe le plus d’elle.
HI auprès des réfugiés rohingyas :
Au Bangladesh, le handicap est stigmatisé au sein des différentes communautés. Cela contribue à la marginalisation des personnes handicapées au sein de leurs familles et communautés. Elles sont généralement négligées et risquent davantage de souffrir de violence et d'abus. HI intervient dans l’identification des personnes vulnérable, y compris les personnes handicapées dans les camps. L’association a mis en place une équipe multisectorielle de sensibilisation qui surveille la population en faisant du porte à porte. Les personnes vulnérables identifiées reçoivent un soutien direct de HI ou sont dirigées vers des services externes lorsqu'elles dépassent nos capacités. Elle fournit des services de réadaptation à domicile, des appareils fonctionnels et un soutien psychosocial aux personnes handicapées et à leur famille. HI plaide en faveur de l'inclusion des personnes handicapées dans les stratégies et les plans humanitaires. Leur inclusion est alors permise grâce à la mise en place d’une unité d'inclusion réunissant différents acteurs humanitaires.
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