Un père handicapé fabrique des masques pour sauver des vies

Ahkter Mohammad a été blessé lors du conflit, le laissant avec un handicap permanent. L'année dernière, HI lui a fourni une formation dans la couture pour avoir une source de revenus stable. Il coud maintenant des masques pour pallier à leur pénurie. « Cela aidera les gens à se protéger contre le COVID », dit Ahkter au milieu d'une pile de masques qu'il a cousus.

Akhter et sa femme ont trois enfants. Ils vivent dans une zone rurale du district de Dand, à Kandahar, en Afghanistan. Akhter a 28 ans, il est l'aîné de 15 frères et sœurs, et a la responsabilité de toute la famille, dont ses parents. Son village offre peu de possibilités de travail en dehors des récoltes qui ne fournissent pas un revenu suffisant pour subvenir aux besoins d'une famille aussi grande que la sienne.

Une source de revenus stable

La vie d’Ahkter est devenue encore plus compliquée lorsqu'il a été blessé pendant des combats, le laissant avec un handicap permanent à la jambe. Sans accès aux services de réadaptation dans son village, il a souffert pendant plusieurs années, et son genou s'est désaligné, ce qui a rendu tout mouvement avec la jambe encore plus difficile. 

En 2019, HI lui a proposé de se former à un travail stable : il a choisi la couture. L’association a également pris en charge les 1h30 de bus quotidien pour se rendre au lieu de sa formation, à Kandahar, depuis sa maison.

Thérapie physique

Mais une nouvelle compétence, seule, n’était pas suffisante si Ahkter continuait à souffrir de sa jambe. Il a donc reçu des soins en réadaptation. HI a également étudié les possibilités d'adaptation de sa maison pour faciliter sa vie quotidienne.

Avec un certificat de formation et un équipement complet pour la couture, en mars 2020, il était prêt. Mais le COVID-19 l'était aussi.

Comment apprendre à coudre des masques pendant le confinement 

Constatant une pénurie d'équipements de protection individuelle dans tout l'Afghanistan, HI a contacté Ahkter et ses camarades de classe pour savoir s'ils voulaient apprendre à coudre des masques. Les cours de fabrication devaient se dérouler à distance, en raison du confinement. Les étudiants étaient intéressés.

Ahkter s'est mis au travail.

« C'est une façon de m’entrainer à la couture, ainsi qu'une source de revenus, explique-t-il. Je contribue à combler la pénurie de masques, en particulier, ici, en zone rurale, où les gens ne peuvent plus se rendre en ville pour acheter des masques, en raison de l’interdiction de se déplacer. »

Les premiers clients

Ses premiers clients sont ses voisins. Il leur montre comment utiliser correctement les masques et leur transmet les messages de prévention qu'il a appris d'HI. Les hôpitaux et les pharmacies ont également besoin de masques, de sorte que sa clientèle s’est vite élargie.

« Je traverse une bonne période, dit-il. Je suis heureux de la réaction et des compliments  des gens lorsqu'ils voient que des masques sont disponibles dans leur village. Ça leur rend service et ça me permet de nouer des relations. »

Rêver de s’améliorer

Akhter est optimiste. Il fabrique des vêtements pour ses enfants et d'autres membres de la famille. Il a récemment reçu des commandes de clients qui ont besoin de modèles et de tailles différents. Ce défi l'encourage à acquérir des compétences de couture encore plus approfondies.

Il rêve de devenir un tailleur à succès et, après le confinement, il prévoit d'ouvrir une boutique - la première de son village. Son objectif : former le plus grand nombre possible de jeunes à devenir des tailleurs, tout comme lui.

La réponse de COVID-19 en Afghanistan

L'équipe de HI dans le pays diffuse des messages de sensibilisation auprès de bénéficiaires comme Akhter. En plus de recevoir des informations du gouvernement, lui et sa famille reçoivent des conseils de notre équipe sur la manière de se protéger du virus.