Haïti : "Nous recevons les patients dans la rue"
Suite aux dommages causés par séisme et à l'augmentation du nombre de patients, Handicap International s'associe à la Fondation Tous Ensemble (FONTEN), unique centre de réadaptation des Cayes, en Haïti.
Destruction du centre de réhabilitation aux Cayes, Haïti | © R. Crews / HI
Consuelo Alzamora, cofondatrice et directrice de la clinique, nous fait part de son expérience depuis le tremblement de terre.
Le tremblement de terre qui a frappé Haïti le 14 août a fait plus de 12.000 blessés, ce qui a entraîné un afflux de personnes ayant besoin de soins urgents et de services de rééducation. HI s'associe à l'organisation locale, la Fondation Tous Ensemble, qui fournit des soins de réadaptation dans le sud d'Haïti.
« Beaucoup de personnes n'ont pas de fractures mais des blessures, des entorses ou des lésions ligamentaires. Ils ne vont pas à l'hôpital parce que les établissements sont déjà pleins et qu'ils ne peuvent rien faire pour eux. Nous prenons en charge ce type de blessures immédiatement. Nous leur donnions des chaussures orthopédiques, des attelles et nous soignions les plaies »
Consuelo Alzamora, cofondatrice et directrice de la clinique
Le centre a ouvert ses services aux personnes dans le besoin mais n'a malheureusement pas pu ouvrir le bâtiment : des dommages importants l'ont rendu dangereux pour accueillir des patients pour le moment. Conseulo et son équipe ont été contraints de déplacer les équipements et les services à l'extérieur pour répondre à la demande.
60 patients par jour
« Depuis le tremblement de terre, nous n'avons plus d'installation physique. Nous recevons les patients dans la rue. C'est le seul centre de réhabilitation ici qui dispose de thérapies physiques, d'ergothérapies et qui a un service de prothèses et d'orthèses. Nous recevons près de 60 patients par jour, il y a donc un grand besoin d'aide supplémentaire. Nous recevons beaucoup d'enfants, et c'est très triste à voir, souvent blessés par l’effondrement de murs de briques. Il y a beaucoup d'amputations aussi. Beaucoup d'enfants ont été blessés parce qu'ils ont essayé de sauver un autre enfant, leur frère, leur sœur ou leur ami... Ce qui est le plus grave dans ce séisme, c'est le nombre d'enfants morts. Presque tout le monde connaît un enfant qui est mort ce jour-là. C'est affreux. »
Consuelo Alzamora, cofondatrice et directrice de la clinique
Les besoins en réadaptation ne peuvent qu'augmenter à mesure que la situation évolue. Les personnes gravement blessées qui ont dû subir des amputations ou des opérations chirurgicales auront besoin d'un soutien continu en matière de réadaptation ou de prothèses.
Pendant ce temps, de nombreuses personnes n'ont pas encore été soignées une semaine après le séisme ; elles auront un risque plus élevé de développer des complications qui nécessiteront une importante thérapie physique afin d'éviter des dommages à long terme.
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