Handicap International évalue les besoins immédiats suite au super-typhon RAI
Après le passage du super typhon Rai, qui a touché plus d’un million de personnes aux Philippines, Handicap International a déployé une équipe d'urgence sur place pour évaluer les besoins et mettre sur pied une réponse adaptée.
Destructions après le passage du super typhon Rai entre le 16 et le 18 décembre 2021 | ©A.Dumduma/HI.
Entre le 16 et le 18 décembre 2021, le super typhon Rai (appelé localement "Odette") a frappé neuf fois les Philippines – un chiffre inédit – dévastant de nombreuses régions sur son passage. Plus d’un million de personnes ont été touchées. On compte plus de 400 000 personnes déplacées dans des centres d’évacuation et plus de 64 000 autres dans le reste du pays. Les chiffres officiels restent encore incertains, mais plusieurs sources faisaient état au 21 décembre de plus de 300 morts.
La tempête s’est abattue avec des vents allant jusqu’à 195 km/h, entraînant d’importantes inondations. Elle a détruit ou détérioré des routes, des ponts, des infrastructures majeures et plus de 6 000 habitations. Dans des centaines de villes, l’électricité et les moyens de communication ne fonctionnent que par intermittence et l’accès aux produits de première nécessité reste difficile.
Les équipes de Handicap International sur place
Handicap International a fait partie des premiers acteurs à se rendre à Bohol, l'une des zones les plus gravement touchées par le typhon. L’association y évalue les besoins urgents, pour mettre sur pied une intervention adaptée en prenant en compte les challenges liés à l'accès.
« Noël approche et des milliers de familles n’ont plus de toit. Les gens se sentent impuissants et ont besoin d’aide, mais les secours sont rares. Le plus terrible aujourd’hui, c’est de voir mes compatriotes mourir de faim et de soif. Deux personnes sont mortes de déshydratation à Surigao. Elles ne savaient pas vers qui se tourner pour demander de l’aide. »
Alvin Dumduma, chef de projet aux Philippines pour Handicap International
Des centres d’évacuation surpeuplés aux ressources insuffisantes
« La pénurie de nourriture est un problème majeur dans les centres », poursuit Alvin. « Il n’y a ni repas chaud, ni repas cuisiné. Dans les centres d’évacuation, les gens doivent préparer leur propre repas mais il n’y a qu’une seule cuisinière disponible pour 800 familles. En plus, le Covid-19 a été oublié et les risques de contamination sont énormes. Les mesures barrières ou la distanciation sociale ne sont pas respectées car de très nombreuses personnes sont rassemblées dans une même pièce. Les femmes, les hommes et les enfants sont tous réunis au même endroit. Il y a donc de grands risques concernant la protection des femmes et des enfants, surtout la nuit.
Les gens veulent quitter les centres et rentrer chez eux. Ils veulent pouvoir se construire une tente ou un abri à partir de de matériaux récupérés ou d’arbres déracinés. Mais c’est encore plus dangereux, car ces matériaux ne sont pas sûrs, d’autant qu’on annonce encore plus de pluie dans les prochains jours. »
Une pénurie de produits de base
« Les files d’attente pour accéder aux stations-service ou aux points de ravitaillement en eau s’allongent toujours plus. Les gens sont de plus en plus inquiets et pensent que dans les prochains jours, ils n’auront plus accès aux produits de première nécessité ou à de l’essence, pourtant nécessaire pour faire fonctionner la plupart des machines. Nous recevons de l’eau mais pas en quantité suffisante au regard de nombre important de personnes qui en ont besoin. Il y a tellement de provinces qui ont été touchées et ont besoin d’aide », soupire Alvin.
« Les dégâts sont considérables. On voit des enfants marcher pieds nus au milieu des débris et des arbres déracinés. Les gens se sentent impuissants mais l’équipe de Handicap International garde espoir. On doit rester motivés, optimistes et montrer aux gens qu'on est là pour eux. »
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