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Covid-19 : HI aux côtés des personnes handicapées dans les camps de réfugiés

Santé
International

Ce 20 juin marque la Journée mondiale des réfugiés. Victimes parmi les victimes, les personnes handicapées qui sont déplacées ou réfugiées ne doivent pas être oubliées par les États, a fortiori dans un contexte de crise sanitaire.

Furkan Ahmed, 70 ans, est examiné par une infirmière de HI au camp de réfugiés d'Ukhiya à Cox's Bazar au Bangladesh

Furkan Ahmed, 70 ans, est examiné par une infirmière de HI au camp de réfugiés d'Ukhiya à Cox's Bazar au Bangladesh | Abir Abdullah / HI

Parmi les 79,5 millions de réfugiés dans le monde (UNHCR - 2020), environ 15 % ont un handicap. Souvent isolées, discriminées et marginalisées, ces personnes voient leurs problèmes aggravés par la pandémie de Covid-19 et les restrictions qui en découlent.

Sur le terrain, nos équipes constate que les communautés locales sont promptes à rejeter les réfugiés, surtout handicapés: les personnes qui vivent à proximité des réfugiés ont tendance à les éviter ou à leur refuser l’accès aux services comme la santé, les transports, de peur qu’ils ne soient porteurs de la Covid-19.

Dans son nouveau rapport, HI documente la façon dont la crise sanitaire aggrave les conditions de survie des réfugiés dans les camps.

Des consignes sanitaires impossibles à respecter 

Surpeuplés, insalubres, les camps de réfugiés dans le monde ne sont pas du tout adaptés pour faire face à la menace de la Covid-19. Les personnes pauvres et mal nourries qui s'y entassent n'ont qu'un accès limité aux services. Un environnement particulièrement propice à la transmission du virus.

Par exemple, impossible de respecter la distanciation sociale à Cox’s Bazar au Bangladesh (40.000 personnes/km²) ou à Al Hol en Syrie (37.570 personnes/km²). À titre de comparaison, la densité 2.376 habitants/km² à Luxembourg-Ville.

Pas d'accès à l'information

Les personnes handicapées ont des difficultés à accéder aux informations: au Rwanda, Sabiti, 41 ans, vit dans le camp de réfugiés de Kiziba. Ce cordonnier entend mal et a des difficultés à parler. Au début de l’épidémie, les informations sur la Covid-19 étaient hors de sa portée car il n’y avait pas d’interprétation en langue des signes.

« J’aurais pu contracter la Covid-19 sans le savoir. Les gens ont commencé à rester à la maison… Ma famille m’a dit que je ne devais pas sortir ni me déplacer, mais personne ne m’a clairement expliqué pourquoi »

Dans le camp, quelque 70 autres personnes souffrent, comme lui, de troubles de l’audition et de l’élocution, et ne reçoivent aucune information. 

L'accès à l'eau propre: un combat

Dans les camps de réfugiés, l'accès à une eau propre pour le simple lavage des mains, si crucial dans la lutte contre la Covid-19, est un combat quotidien.

Aruwa a 6 ans et vit au Kenya avec sa maman et ses deux frères et sœurs plus âgés. La petite fille est née avec une maladie qui limite sa mobilité. Sa mère raconte:

« Nous sommes arrivés au camp du Soudan en août 2014. Depuis le début de l’épidémie de COVID-19, nous utilisons beaucoup d’eau, et elle est difficile à trouver. Nous avons toujours des pénuries d’eau et nous devons parfois aller en chercher dans le camp voisin. » 

Les personnes en fauteuil roulant, par exemple, n’ont pas accès aux objets d’hygiène quotidienne, tels que les cathéters ou les couches.

Le confinement entrave l'aide humanitaire

Les mesures de confinement ont interrompu, limité ou entravé les services humanitaires, y compris les soins de base et spécifiques. Or, beaucoup de réfugiés handicapés sont totalement dépendants de l’aide humanitaire.

Une évaluation menée par l’UNHCR (Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés) sur l’impact de la Covid-19 au Liban en avril 2020 montre ainsi que 84% des réfugiés handicapés citent l’insécurité alimentaire comme leur première préoccupation.

En Thaïlande, Aye Aye, 50 ans, amputée de la jambe droite, est la présidente du groupe d’entraide des personnes handicapées d’Umpiem, un refuge temporaire situé à la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar.

« Avant la crise, je pouvais me déplacer librement dans le camp pour rendre visite à d’autres personnes handicapées et leur apporter mon soutien. Nous nous réunissions une fois par mois avec les membres du groupe d’entraide pour partager des informations et échanger sur nos activités mensuelles. Quand le confinement a commencé, le comité du camp nous a interdit de nous déplacer dans le refuge temporaire et d’en sortir. »

 Comment Handicap International aide les réfugiés 

Pour apporter une aide spécifique aux personnes handicapées dans les camps de réfugiés, Handicap International a créé, il y a une quinzaine d'années, les « Relais handicap et vulnérabilité ».

Au Sri Lanka, en Indonésie, en Irak, en Birmanie, en Inde, en Haïti, à Gaza, au Pakistan, aux Philippines, au Liban, en Jordanie, au Mali et en RDC, ces Relais prennent la forme de structures temporaires et flexibles (une tente, un abri, un préfabriqué) installées au cœur de la communauté.

Nos équipes sont mobiles et ont pour rôle de s’assurer que l’aide atteigne bien les personnes vulnérables (personnes handicapées, personnes âgées, femmes seules, etc.) Les « Relais handicap et vulnérabilité » offrent :

  • Assistance psychologique et éventuellement soutien économique
  • L’assurance de bénéficier du même niveau d’aide humanitaire (abri, nourriture, hygiène) que tous les autres réfugiés/déplacés
  • Enregistrement de leurs besoins spécifiques 
  • Orientation vers les services spécialisés et suivi
  • Aides techniques (béquilles, fauteuils roulants)
  • Soins basiques de réadaptation

Ces structures dédiées aux réfugiés sont désormais systématiquement déployées dans les zones où Handicap International est mobilisée.

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