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Journée mondiale du pied bot : un handicap évitable s’il est pris en charge à temps

Réadaptation
International

Le 3 juin marque la journée mondiale du pied bot, l’une des déformations congénitales les plus répandues dans le monde. Si elle n’est pas soignée à temps, elle peut se transformer en lourd handicap et rendre la marche pratiquement impossible. Pourtant, un traitement peu onéreux et efficace existe. Sur ses terrains d’intervention, Handicap International prend en charge le plus précocement possible cette pathologie et forme les personnels de santé.

Un bébé avec des pieds bot

Pour obtenir une guérison totale, il est impératif d’intervenir tôt, dès les premiers jours de la vie du bébé. | © Lucas Veuve / Handicap International

Qu’est-ce qu’un pied bot ?

Il s’agit d’une déformation de naissance affectant un pied ou les deux. Les os, les articulations, les tendons et les muscles sont raidis et le pied se retrouve dans une mauvaise position. Avec la croissance, les articulations sont de plus en plus rigides et la déformation du pied s’aggrave avec la marche, sous le poids du corps. Sans traitement, le pied ne peut pas retrouver sa position normale, le port de chaussures est impossible et l’enfant se blesse fréquemment. Les enfants et les adultes atteints d'un pied bot non traité ne peuvent parcourir que de courtes distances à pied en raison de la douleur et des lésions cutanées. Ils développent d'importantes callosités sur la face externe du pied et ne peuvent pas porter de chaussures normales.

Le pied bot est de cause inconnue, mais trouve vraisemblablement son origine dans de multiples facteurs génétiques. Entre la 14e et la 17e semaine de grossesse, le tissu conjonctif (ligaments) se contracte à l'arrière et sur la face interne du pied, entraînant une déformation vers le bas et vers l'intérieur au cours de la croissance.

Les pays à revenu faible et intermédiaire sont les plus touchés

La prévalence du pied bot à la naissance est comprise entre 0,51 et 2,03 pour 1 000 naissances vivantes dans les pays à revenus faible et intermédiaire1. Dans ces pays, où le diagnostic précoce et l'accès à des traitements appropriés sont insuffisants ou inexistants, le pied bot constitue l'une des principales causes de déficience motrice. Cette déficience motrice empêche souvent les enfants d'aller à l'école, tandis que l'apparence de leurs pieds suscite stigmatisation, brimades et exclusion de la société.

Moins de 15% des enfants des pays à revenu faible et intermédiaire ont accès à un traitement leur permettant d'éviter un handicap à vie

Le traitement précoce du pied bot est relativement économique, efficace et peu complexe

Pour obtenir une guérison totale, il est impératif d’intervenir tôt, dès les premiers jours de la vie du bébé.

La méthode Ponseti est devenue la norme de soins pour le traitement du pied bot à l’échelle mondiale. Elle implique des techniques spécifiques de manipulations, la pose de plâtres correctifs successifs, une intervention chirurgicale mineure (ténotomie du tendon d’Achille) et la mise en place d’une attelle orthopédique.

Cette technique non invasive présente un taux de réussite de plus de 93% lorsque le traitement débute au cours de la première année de la vie.

Une femme tient dans ses bras un enfant avec les pieds dans des bandages

Les pieds de Helada, 3 ans et demi, ici avec sa mère, ont été opérés et plâtrés à plusieurs reprises afin de corriger leur position, au Centre National d’Appareillage et de Rééducation à Gitega au Burundi (© Dieter Telemans/Handicap International)

HI, membre de la Global Clubfoot Initiative, forme les personnels de santé sur le terrain

Handicap International est membre de la Global Clubfoot Initiative, un consortium mondial visant à améliorer l'accès à la prise en charge du pied bot. L'objectif consiste à s'assurer que d'ici 2030, au moins 70% des enfants nés avec un pied bot auront accès à un traitement dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

Dans ses pays d’intervention, HI forme les personnels de santé à la détection précoce du pied bot. Nous informons les parents sur le protocole de soins et sur les séquelles encourues sans traitement et leur apprenons les gestes appropriés. La pose des plâtres à remplacer régulièrement pendant 6 semaines et la petite intervention chirurgicale du tendon nécessitent toute l’expérience et la maîtrise de nos équipes exercées à ces pratiques. Nos médecins, rodés à la méthode Ponseti, ajustent précisément et remplacent régulièrement les attelles orthopédiques en fin de traitement. Ces attelles sont constituées de deux petits chaussons et d’une barre qui les relie, réglés très précisément de façon à maintenir le pied bot fortement tourné vers l’extérieur. Des contrôles cliniques sont réalisés régulièrement jusqu’à l’âge de la marche puis espacés dans le temps jusqu’à la fin de la croissance.

Deux femmes et un homme assis autour d'un bébé

Patrick Le Folcalvez, référent technique réadaptation chez Handicap International Luxembourg, pratiquant la méthode Ponseti sur un enfant atteint de pied bot dans le camp de réfugiés thaïlandais de Mae La, à la frontière avec le Myanmar.

Nos équipes interviennent aujourd’hui sur cette déficience dans une quinzaine de pays, notamment au Cambodge, Népal, Sénégal, Madagascar, Mali, Burkina Faso, République Démocratique du Congo... Des milliers d’enfants ont ainsi bénéficié de notre prise en charge et des centaines de professionnels de santé y ont été formés.

1 Smythe Tracey et al., Birth prevalence of congenital talipes equinovarus in low- and middle-income countries: a systematic review and meta-analysis, in Tropical Medicine & International Health, 2017, vol. 22, n° 3, p. 269 à 285.

Incidence chez les caucasiens : 1 pour 1 000 naissances vivantes ; chez les africains : 2 à 3 pour 1 000 ; chez les Polynésiens : 6 pour 1 000. Source : http://globalclubfoot.com/clubfoot

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