« La bombe est tombée sur les enfants »
Omar, 11 ans, a été victime d’un bombardement à Mossoul, au mois de juin dernier. Amputé de la jambe gauche, il est accompagné par une équipe de Handicap International (HI) pour des séances de kinésithérapie à l’hôpital de Muharibeen.
Omar et Mouna, à l’hôpital de Muharibeen (Mossoul) | E.Fourt / Handicap International
Allongé sur la table d’auscultation, Omar effectue ses exercices de réadaptation guidé par Mouna, kinésithérapeute de l’association. Le petit garçon se mord les lèvres chaque fois qu’il lève ce qui lui reste de sa jambe gauche : la douleur est encore lancinante, même deux mois après son accident. Haitham, son père, l’encourage à redoubler d’efforts. Il est inquiet pour son fils et veut s’assurer qu’il remarchera un jour. « C’est la huitième session aujourd’hui », explique-t-il calmement. « Mon fils a déjà fait beaucoup de progrès : il ne pouvait pas se tenir debout au début, par exemple. C’est ces petits signes qui me font avancer, c’est ça qui fait que je continue de l’encourager. Notre situation est loin d’être évidente alors, le voir se tenir debout m’aide aussi à garder le sourire malgré tout. »
« Cette image est gravée dans ma mémoire pour toujours »
Omar et sa famille ont tout perdu il y a deux mois, lorsqu’une bombe s’est abattue sur leur maison, dans un des quartiers ouest de Mossoul. « Nous étions tous réunis et mes enfants jouaient avec leurs cousins dans le salon. Je me rappelle juste du bruit et de la puissance de l’explosion… La bombe était tombée sur les enfants. J’ai accouru vers eux et je les ai vus dans un bain de sang, cette image est gravée dans ma mémoire pour toujours. Ahmad, mon fils de 12 ans, avait le crâne à moitié ouvert et Nava, qui n’avait que 5 ans, était criblée d’éclats d’obus dans le ventre. Omar, quant à lui, avait la jambe en morceaux… »
La famille passe deux semaines dans un hôpital à Mossoul : Omar s’y fait amputer de la jambe gauche et ses frères et sœurs subissent plusieurs opérations. Ils sont ensuite emmenés dans trois hôpitaux différents, pour d’autres interventions chirurgicales liées à la gravité de leur cas. « C’est dans l’un des centres de santé qu’on m’a parlé de Handicap International », explique Haytham. Le père d’Omar prend contact avec l’association et, très vite, son fils commence les séances de réadaptation. « Notre maison à l’ouest de Mossoul a été détruite alors, nous logeons chez des proches dans la zone est de la ville. Le fait que l’association soit présente dans un centre de santé ici est pratique pour nous. Heureusement que vous êtes là pour aider Omar... ».
Haitham, qui ne travaille plus depuis plusieurs mois, explique que la famille dépend essentiellement de l’aide humanitaire. « Le fait que des gens aident mon fils à se remettre debout et à regarder droit devant, ça me redonne espoir », dit-il, ému.
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