Syrie: protéger les civils et les humanitaires
Extrêmement préoccupée par l’offensive turque dans le Nord-Est de la Syrie et ses conséquences sur les populations civiles, Handicap International appelle toutes les parties au conflit à protéger les habitants des zones ciblées par des frappes aériennes et des tirs d’artillerie.

Raqqa dévastée, septembre 2019 | © Bahia K. / HI
La bande de 5 km longeant la frontière entre la Turquie et la Syrie est, depuis trois jours, le théâtre d’attaques incessantes. On estime à 450.000 le nombre de civils qui y vivent, dont 90.000 ont déjà fui vers l'intérieur du pays.
Selon le Bureau de la coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), au moins 1,6 million de personnes ont besoin d'une aide humanitaire dans cette zone du pays. Or, les ONG présentes sur le terrain signalent déjà l’interruption des services vitaux, y compris les structures médicales et l’approvisionnement en eau. L’accès des populations à l’aide humanitaire devrait donc encore se dégrader.
Plusieurs villes prises pour cible
Les Nations Unies rapportent que plus de 64.000 personnes dans la région frontalière ont quitté leur foyer pour se mettre en sécurité dans les 12 premières heures de l'offensive, et les organisations humanitaires sur le terrain soulignent le besoin croissant d'assistance à l'intérieur et à l'extérieur du territoire.
Les villes de Tal Abiyad, Ras el Ain, Quamishly et d’autres, ont été la cible d’armes explosives, principalement sous forme de frappes aériennes et de tirs d’artillerie.
Handicap International rappelle que la majorité des victimes d’armes explosives en zones peuplées sont des civils. De plus, l'utilisation de ce type d’armes en ville entraîne des déplacements forcés et détruit les infrastructures vitales.
Non seulement les populations ont alors des difficultés à accéder à l’aide humanitaire d’urgence mais les services assurant l’accès aux moyens de subsistance ou à l’éducation sont anéantis sur le long terme.
Handicap International appelle l’ONU à réagir
Handicap International estime qu'il est urgent d'agir pour que la situation ne se détériore pas davantage:
- Le Conseil de sécurité des Nations Unies et la communauté internationale doivent demander un cessez-le-feu immédiat, sachant que l'acheminement de l'aide humanitaire, et l'accès des civils à cette aide, sont gravement entravés.
- Toutes les parties au conflit et la communauté internationale doivent assurer la protection des civils et des travailleurs humanitaires, et veiller à ce que la liberté de circulation et l'accès humanitaire soient garantis à tous les civils dans le Nord-Est du pays.
- Toutes les parties au conflit doivent cesser d'utiliser des armes explosives à large rayon d’impact dans les zones peuplées, et ne doivent en aucun cas prendre pour cible les infrastructures civiles, comme les hôpitaux, les écoles ou les marchés.
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