Le combat
Bombardements massifs et disproportionnés
et utilisation d’armes interdites
Les chiffres
de la honte
Plus de
330 000
victimes civiles ont été tuées ou blessées par des armes explosives dans le monde depuis 2011.1
90 %
de victimes d'armes explosives en zones peuplées sont des civils.1
122
pays contaminés par des restes explosifs de guerre depuis 2013. 1
1 Action on Armed Violence (AOAV) 2023
Le problème ?
Elles étaient 15 % de victimes en 1918, 50 % en 1945. Aujourd’hui, les civils représentent 90 % des victimes dans les conflits actuels. Qui peut encore décemment parler de dommages collatéraux ?
Bombardements massifs et disproportionnés, pilonnages sans distinction au cœur des villes, utilisation d’armes interdites comme les mines ou les sous-munitions, Alep, Raqqa, Idlib, Mossoul, Donetsk, Gaza ou encore Marioupol sont devenues le symbole du mépris le plus total pour la vie des civils.
Les ravages de l’utilisation d’armes explosives dans les zones peuplées sont aujourd’hui connus et documentés. À Raqqa, reprise après 4 mois de siège, 80 % de la ville a été rasée. À Mossoul, plus de 8 tonnes de gravats contaminés par des restes explosifs de guerre menacent encore la partie ouest de la ville, en ruine.
« Plus de 330 000 civils ont été tués ou blessés par les bombardements de villes et autres zones peuplées au cours des 12 dernières années. Les zones peuplées ont été systématiquement et largement bombardées... Cela doit cesser. »
Anne Héry
Directrice du plaidoyer à Handicap International
Le nombre de frappes* de la coalition dans l’opération Roundup
*Le terme « frappe » employé par la coalition peut désigner une ou des dizaines de bombardements aériens dans une même zone géographique ou sur un même objectif
DES PAYS MEURTRIS PAR LES BOMBARDEMENTS
SYRIE
Tirs de mortiers, roquettes, missiles, engins explosifs improvisés, « bombes-barils »... Voilà plus de 10 ans que la Syrie est dévastée par les armes explosives. 80 % des bâtiments de la ville de Raqqa ont été détruits en 2017. Depuis 2011, plus de la moitié de la population a été déplacée. Il faudra des générations pour déminer et reconstruire le pays.
UKRAINE
Depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février 2022, les villes du pays telles que Kharkiv, Marioupol et la capitale, Kiev, ont été soumises à des frappes militaires aériennes et terrestres dévastatrices. On estime que plus de 15 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire d'urgence. 5,5 millions de personnes, dont 3,5 millions d’enfants ont été contraintes d'évacuer leur maison et de chercher un abri, s'entassant dans des écoles dans l'espoir d'être en sécurité ou tentant désespérément de quitter le pays. Le déminage complet de l’Ukraine pourrait durer 30 ans, a estimé le 10 avril 2023 le ministre de la Défense ukrainien Oleksii Reznikov. Le pays est aujourd'hui l'un des plus minés au monde.
GAZA - TERRITOIRES PALESTINIENS OCCUPES
Depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023, l'offensive militaire israélienne a tué au moins 37 084 Palestiniens et en a blessé 84 494 autres, selon le ministère palestinien de la santé. La poursuite des massacres de civils à Gaza doit cesser immédiatement. En vertu du droit international humanitaire, et en particulier des conventions de Genève, les principes de distinction, de proportionnalité et de précaution doivent être respectés. (chiffres au 10 juin 2024)
YÉMEN
3,6 millions de personnes sont déplacées à cause des conflits. Combats répétés, bombardements et tirs d'obus ont fortement endommagé les services de santé et d’eau potable, et ont rendu difficile l'acheminement alimentaire. Depuis 2015, 169 attaques ont été confirmées contre les infrastructures de santé.
IRAK
L’Irak est l’un des pays les plus touchés par les armes explosives. Entre 2011 et 2021, 73 471 personnes ont été tuées ou blessées par ces armes. Parmi elles, 77 % étaient des civils. De plus, la contamination des sols en Irak est importante et diversifiée, ce qui empêche le retour des populations.
AFGHANISTAN
40 ans de guerre, des catastrophes naturelles récurrentes, une pauvreté croissante et le Covid dévastent le peuple afghan. En 2021, l’Afghanistan est le pays qui cumule le plus de victimes civiles, notamment en raison des engins explosifs improvisés, très complexes à repérer et désactiver. 3 051 civils ont été blessés ou tués par des armes explosives, dont 77 % par des engins explosifs improvisés en 2021.
Sources : Action on Armed Violence (AOAV) 2021, 2023
Comment agir contre ces pratiques ?
Les instruments du droit international humanitaire existent pour empêcher de tels massacres : les Conventions de Genève, bien évidemment, qui obligent les états à prendre toutes les précautions pour protéger les civils dans les conflits, mais également les Traités d’Ottawa et d’Oslo qui interdisent respectivement l’utilisation de mines antipersonnel et de bombes à sous-munitions ainsi que la Déclaration internationale sur les bombardements en zones peuplées.
L’APPLICATION DU DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE ET DES ENGAGEMENTS PRIS
1 | Stopper l’utilisation des armes interdites...
Hauteur : 54 mm
Poids : 415 g
- MINES ANTIPERSONNEL : DES ARMES MEURTRIERES ET MUTILANTES
Les mines antipersonnel sont conçues pour exploser du fait de la présence, de la proximité ou du contact d’une personne et destinée à mettre hors de combat, blesser ou tuer une ou plusieurs personnes. Les mines antipersonnel continuent de tuer et de mutiler bien après la fin des hostilités. Ce sont principalement les civils qui en subissent les terribles conséquences.
Portée : 20~70 km
Nombre de sous-munitions : 72
- BOMBES A SOUS-MUNITIONS : MULTIPLES RESTES EXPLOSIFS ET LARGE ZONE D'IMPACT
Une bombe à sous-munitions se présente sous la forme d’un conteneur, largué par voie aérienne ou tiré par voie terrestre. Le conteneur s’ouvre dans les airs et éjecte un grand nombre de sous-munitions – des « bombelettes » – sur une très large zone. Chaque BASM peut contenir jusqu’à 600 sous-munitions. 5 à 40 % des sous-munitions n’explosent pas à l’impact, ce qui en fait des mines terrestres miniatures pouvant exploser à tout moment, dès la moindre manipulation. Ces restes explosifs constituent une menace pour les civils, parfois plusieurs dizaines d’années après un conflit.
... et des armes les plus destructrices dans les villes
Longueur : 372 cm
Diamètre : 22 cm
Portée : 6 000 m
- BOMBES THERMOBARIQUES : RAYON D'ACTION LARGE ET IMPRECIS
Des bombes thermobariques ont été utilisées à Karkhiv début mars 2022 puis à Lyman fin mai.
Les bombes thermobariques - ou aérosols ou à vide - fonctionnent en trois temps : dispersion d'un nuage de gaz dans un large périmètre, embrasement de ce gaz, puis absorption de l’oxygène alentour suite à la surpression/dépression. Le rayon d’action d’une telle arme peut atteindre 300 mètres. Il n’y a aucune chance de survie. Son explosion équivaut à celle de l’usine AZF à Toulouse en 2001.
L’armée russe disposerait, selon une estimation de l’institut IISS, de 18 lance-roquettes multiples TOS1A capables de tirer des munitions thermobariques. Fin mai, l’offensive russe de Lyman, à l’est du pays, a été terminée, selon diverses vidéos filmées depuis une colline et par des drones de surveillance ukrainiens, par l’usage de bombes thermobariques.
Longueur : 90 cm
Diamètre : 60 cm
Poids : 900 kg
Portée : variable
- BOMBES BARIL : PÉRIMÈTRE DE DESTRUCTION ÉTENDU
Comprend l’ensemble des armes dont la puissance destructrice à l’impact dépasse par nature la cible et menace de détruire des infrastructures vitales. Une bombe baril est un engin explosif improvisé qui consiste en un baril rempli d’explosifs, de gaz, de combustible et de ferraille.
Longueur : 155 cm
Diamètre : 8,1 cm
Poids : 17 kg
Portée : 3100 m
- MORTIER : IMPRÉCISION INHÉRENTE À L’ARME
Comprend toutes les armes disposant d’un système de lancement indirect et imprécis. Le mortier est une pièce d’artillerie à tube court à fort calibre dont les projectiles, par leur trajectoire parabolique, peuvent atteindre des objectifs masqués ou enterrés.
Longueur : 287,5 cm
Diamètre : 12,2 cm
Poids : 66 kg
Portée : 40 km
- ROQUETTES GRAD 2000 (ou "orgues de Staline") : DISPERSION DE MULTIPLES MUNITIONS
Comprend tous les systèmes d’armement capables de disperser plusieurs munitions à la fois, et ayant la capacité de couvrir une très grande surface. La roquette Grad (grêle) est utilisée dans un lance roquettes au sol ou installée sur un véhicule de combat pouvant lancer jusqu’à 40 roquettes non guidées en moins de 20 secondes.
2 | GARANTIR POUR LES POPULATIONS AFFECTÉES L’ACCÈS À L’AIDE HUMANITAIRE ET À L’ASSISTANCE AUX VICTIMES
3 | REJOINDRE SANS DÉLAI CES TROIS INSTRUMENTS DU DROIT INTERNATIONAL ESSENTIELS POUR LA PROTECTION DES CIVILS ET À CONDAMNER SYSTÉMATIQUEMENT ET SANS ÉQUIVOQUE TOUTE ATTEINTE AUX POPULATIONS CIVILES EN VIOLATION DU DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIRE
Chronologie d'un accord ambitieux
Octobre 2019
Conférence de Vienne
Les 1er et 2 octobre 2019, après cinq ans de plaidoyer, s’est tenue la Conférence de Vienne destinée à poser les bases de l’accord des États. À l’issue de celle-ci, 84 États se sont dit favorables à un accord international, dont la France. Une mobilisation saluée par les ONG.
NOVEMBRE 2019 / JUIN 2022
Cycles de négociations pour rédiger l’accord international
L’enjeu était de rédiger un texte ambitieux susceptible d’avoir un véritable impact sur le terrain. Fin janvier 2020, Handicap International s’était inquiétée de la position de la France qui risquait de vider l’accord de son contenu et de tirer la déclaration diplomatique vers le bas. L'association a alors appelé les citoyens à se remobiliser pour maintenir la pression sur les États et notamment sur le Gouvernement français. Le 17 juin 2022, un texte a été finalisé.
18 NOVEMBRE 2022
Conférence de Dublin pour adoption de l'accord final par les États
La Conférence de Dublin a clos un processus politique de plus de trois ans destiné à aboutir à l’accord international contre l’utilisation des armes explosives dans les zones urbaines ou peuplées. Le 18 novembre 2022, cet accord a été officiellement adopté par 83 États, dont les représentants ont fait une déclaration solennelle. Cette conférence marque une nouvelle page de l’histoire de la lutte pour une meilleure protection des civils dans les conflits armés, après les traités d'Ottawa (1997) et d'Oslo (2008), interdisant respectivement les mines et les armes à sous-munitions.
Actualités sur les armes explosives
Les frappes massives au Liban font des centaines de morts et de blessés 25 septembre 2024
Les bombardements massifs lancés sur le Liban créent la panique et aggravent la crise humanitaire au Liban.
Armes à sous-munitions : le traité d’interdiction en danger 16 septembre 2024
Publié en septembre 2024, le dernier rapport de l'Observatoire des armes à sous-munitions continue de révéler de nombreuses utilisations de cette arme, ainsi que de nouvelles victimes.
Mohammad : travailleur humanitaire déplacé par la guerre 14 août 2024
Mohammad Balousha a 41 ans. Il supervise l’approvisionnement chez HI. Il explique combien il est difficile d’être humanitaire lorsque l'on est soi-même touché par la violence armée.
La Lituanie quitte la Convention sur les armes à sous-munitions 30 juillet 2024
La Lituanie se retire officiellement de la Convention sur les armes à sous-munitions, le président lituanien ayant approuvé la décision du Parlement de quitter la Convention le 25 juillet.
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